Aux terrassiers

1

Allons, debout, plus de contrainte

Dresse-toi ferme, terrassier

Pour défendre ta cause sainte

Fourbis tes durs outils d’acier

Entre vaillamment dans la lice

Rossé les gens de la police,

Bourgeois, officiers ou sergots,

Pas de quartier pour la charogne

Dont l’indigne Floquet-Pologne

Dirige sur toi les flingots.

 

2

Crie, et haut : Vive la Commune !

Que l’importe si c’est permis.

De loi, toi, tu n’en connais qu’une :

Être dur à tes ennemis.

Debout les vieux, debout les mioches

Avec la pointe de vos pioches

Allons crever quelques bedons ;

Que les flammes soient de la fête

Pour le triomphe ou la défaite

Femmes, remplissez les bidons.

 

3

N’as-tu pas soif de délivrance ?

N’espères-tu pas qu’aujourd’hui

Dissipant ta longue souffrance

L’aube de ton bien-être a lui ?

Aux jouisseurs, aux ventrus, aux traîtres

À tous ceux-là qui sont tes maîtres

Et trouvent ton sort « le plus beau »,

N’est-il pas temps, prolétaire

Toi qui fouilles si bien la terre

De creuser l’éternel tombeau.