1Dès le matin, des vieux faubourgs,L’oeil atone, le cœur en rage,Les ouvriers vont, tous les jours,À la recherche de l’ouvrage.Sur le dos, portant leurs outils,Ils songent, pauvres mal-à-l’aise,Aux lourds et glorieux fusilsDes géants de quatre-vingt-treize !…Et, dans l’air, monte un lent refrain,Chanté par ces porteurs de hardes,Recherchant un morceau de pain.C’est le glas des mansardes !…2Quand nos pantins du Parlement,Sentent arriver les vacances.Pour conserver leur traitement,Du peuple, ils parlent des souffrances.Tous ces ventrus, tous ces pourris,Plaignent le sort de Paul ou Pierre,Et l’ouvrier, dans son taudis,Remonte, un pleur sous les paupières.Et, dans l’air, monte un lent refrain,Chanté par ces porteurs de hardes,Recherchant un morceau de pain.C’est le glas des mansardes !…3Mais ces soldats du désespoir,Sauront prendre un jour leur revancheQue le drapeau soit rouge ou noir,Pour eux, ce sera l’aube blanche.Reconquérant enfin ses droits,Le Peuple affirmera sa force,Car, malgré les frimas, les froids,La sève sait percer l’écorce !…Dans l’air, montera un lent refrain :« Plus de misère, plis de hardes,« Chacun aura son tout de pain.« Mort aux glas des mansardes !…
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Les
Glas des mansardes
Maillot, Léon
samedi 18 février 2023, par
Texte de Léon Maillot (≤1888).
Paru aussi in : L’Attaque : organe socialiste révolutionnaire (1888-1890), nº 15 (26 septembre-3 octobre 1888).