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Hardi ! les gueux !!!

Herbel, Émile

dimanche 19 février 2023, par claude

Texte d’Émile Herbel (≤1888). Sur l’air « Une ! Deux ! le Midi bouge [1] » (1870) de Paul Arène (1843-1896).
1
Laisserons-nous toujours
Dire aux bourgeois balourds :
Le Peuple est lâche !
Il est bête à bâter :
Dès qu’il se fâche
Nous savons le mâter. »
 
Ô Gueux !
Brandis ta gouge,
De sang rouge !
Ô Gueux !
Élance-toi contre eux.
 
2
Du riche fainéant
Le coffre-fort béant,
Gueule de fonte
À l’appétit puissant,
Mange sans honte
Ta chair et boit ton sang !
 
Ô Gueux !
Brandis ta gouge,
De sang rouge !
Ô Gueux !
Brise-les tous les deux.
 
3
La lime et le marteau
Outils seront tantôt.
Fait-en des armes !
Pour mieux étripailler
Ceux que tes larmes
Ont su tant égayer.
 
Ô Gueux !
Brandis ta gouge,
De sang rouge !
Ô Gueux !
Élance-toi contre eux.
 
4
Si quelqu’un de tes fils
Prend part à leurs profits,
Et s’il menace
D’être un bourgeois plus tard,
Sauve ta race !
Égorge le bâtard.
 
Ô Gueux !
Brandis ta gouge,
De sang rouge !
Ô Gueux !
Pour lui, mourir vaut mieux.
 
5
Sous leurs hideuses […ot ?]s ;
Te courbent les bourgeois.
Brise ta chaîne !
Tu fus cent ans martyr :
Va ! que ta haine
Les fasse repentir !
 
Ô Gueux !
Brandis ta gouge,
De sang rouge !
Ô Gueux !
Élance -toi contre eux !

Paru aussi in : L’Attaque : organe socialiste révolutionnaire (1888-1890), nº 22 (17-24 novembre 1888).

[1Repris de l’air « Chanson des filles d’Avignon » = « Les Teinturiers » ?