1Madame, que vous êtes belleQuand, sur votre front radieux,Un pur diamant étincelle,Plus brillant même que vos yeux !Dans sa splendeur que rien ne voile.Il jette un éclat sans pareil.C’est plus qu’un rayon de soleil !C’est un astre ! c’est une étoile !(refrain)Ce royal bijou, ce trésorQu’on admire maigri ses charmesVous savez ce qu’il coûta d’or,Mais vous ne savez pas encorCombien il a coûté de larmes,2Pour ravir à la terre avareCe joyau, foyer de splendeursDont votre front divin se pare,Combien est-il mort de mineurs ?Combien, terrassés par les fièvres,N’ont-ils vu leurs maux s’apaiserQue lorsque de son froid baiserLa pâle mort a clos leurs lèvres.refrain3Savez-vous que le lapidaireQui tint dans sa calleuse mainCette fortune, pauvre hèrePeut à peine manger du pain.Pour donner à la pierre seuleSon rayonnement, son éclat.Il fait un travail de forçatTout le jour courbé sur la meule.refrain4Chapeaux, rubans, bijoux, parures,Tout ce qui vous entoure, enfin,Vos chiens, vos chevaux,vos voitures.Tout ça c’est le prix de la faim,Oh ! que d’existences brisées !Que de peines !que de tourments !Femmes ! femmes ! vos diamantsSont des perles cristallisées.refrain
Le
Diamant
Herbel, Émile
dimanche 19 février 2023, par
Texte d’Émile Herbel (1889).
Paru dans L’Attaque : organe socialiste révolutionnaire (1888-1890), nº 45 (13-20 juillet 1889).