Peuple ! Entends-tu parler tes maîtres ?Ils disent que des milliers d’êtresVont de nouveau les acclamer ;Que tu vas oublier ta haine ;Qu’on va voir la conscience humaineAu fond des urnes s’abîmer.Ô peuple ! Entends-tu leurs injures ?Ils prétendent que tes murmuresNe peuvent pas les effrayer ;Que tu te plais dans esclavage ;Qu’ils n’ont pas à craindre l’orageMenaçant de les balayer.Les politiciens te trahissent.Tous sont vendus ! Tous ils s’unissentContre la Révolution,Et pour prix de leurs forfaitures,Ils quémandent des signaturesAu pacte de soumission.Mais pauvre sera leur récolte,Car le souffle de la révolteRenversera le dieu Scrutin.C’est fini : l’autorité crève !Ici l’émeute et là la grève.Sus aux Schrader ! Sus aux Watrin !Il va s’écrouler le vieux monde.Du terrible ouragan qui gronde,On entend déjà les rumeurs.Allons ! debout ! les faméliques !Exploités, préparez, vos piques,Pour les têtes des affameurs.Plus de maîtres et plus d’esclaves !À la liberté plus d’entraves !Avachis, devenez fougueux,Et faites voir, ô prolétaires !Qu’il coule encor dans vos artèresLe sang des Jacques et des Gueux.
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Aux exploités
Weill, Lucien
lundi 20 février 2023, par
Texte de Lucien Weill (1889).
Jules Watrin, ingénier et sous-directeur de la mine de Decazeville, est défenestré le 26 janvier 1886, lors d’une grève des mineurs contre une baisse des salaires, et en meurt. Un martyr pour les patrons. les termes « watriner » et « watrinade » en découlent.
Schrader : ?
Paru aussi in : L’Attaque : organe hebdomadaire anarchiste (1888-1890), nº 50 (9-26 octobre 1889).