Les troupes du 15e corps d’armée, à part quelques réservistes qui ont pensé se rendre intéressants par leurs plaintes, se sont bien comportées pendant ces manœuvres, souvent rendues pénibles par la chaleur.
(Général Metzinger.)
1M’a fichu ça ? mille gibernes !Tas de tireurs au grenadier !Pas plus tôt quitté les casernes,Qu’ils réclament le brancardier !Ah ! bon, vous êtes réservistes,Commis, ouvriers, commerçants,Vous n’êtes pas intéressants.2Fini de faire les couleuvres !Vais serrer la vis aux braillards !Et. faudra, durant les manœuvres,Filer droit et doux, mes gaillards !Je préviens, les clampins qui geignentQu’ils sont simplement agaçants ;Mauvais soldats, ceux qui se plaignentC’est pour se rendre intéressants.3Croyez pas que le militairePeut voyager en sleeping-car ?Il doit marcher, crever, se taire,Comme ceux de Madagascar !M’avez saisi ? têtes de pioches !…Et ne pensez plus, cré bon sang !À votre ménage, à vos mioches ;Ici c’est pas intéressant !4L’intérêt ?… C’est dans la machine…La chose que… pour le drapeau,Il faut que le troupier s’échine,Qu’il y laisse au besoin sa peau.Mais que — lorsque le soleil tapeComme dans un cas tout récent —Il claque pas avant l’étapePeur se montrer intéressant…5Assommant, aussi ! qu’on nous metteDans nos rangs tous ces pétrousquins !Qu’un bon coup d’État nous permetteDe charger ces sales pékins ;Et, tenus sans aucun scrupule,Sous nos bons Lebel menaçants,Tous ces ramassis de crapuleSeront bien plus intéressants !
Le mouvement de cette chanson ne saurait être indiqué d’une façon exacte. Il faut, autant que possible, donner au chant le ton brusque et saccadé des « sorties » de nos vieux ramollit, sans autrement se soucier de la mesure.
Chanson « L’Intéressant » de Léon de Bercy ; musique de Jean Cerneuil
In Le Libertaire, 3e série, nº 50 (11-18 novembre 1900).