1Dans les sillons qu’en nos cerveaux et qu’en nos cœursOnt lentement creusés la peine et les lanceursSemez ! Semez : la graine chère !Ensemencez, vous, les savants, les champs féconds :La glèbe neuve attend le blé dont nous manquons.De par l’incessante jachère.Jusqu’à ce jour on nous fit voirL’Ignorance comme un devoir ;Mais nous avons faim de Savoir.Semez, savants, la graine chère !2Quand, la Science et la Sagesse ayant germé,Les épis d’or auront couvert le sol fermé,Fauchez ! Fauchez la moisson lourde !Et récoltez, vous, les penseurs ; et dispensezLes doux bienfaits de la Lumière aux insensésDont la foule est aveugle et sourde.Nos âmes en l’obscuritéJusqu’à ce jour ont hésité ;Nous avons faim de Vérité.Fauchez, penseurs, la moisson lourde !3Quand, la culture ayant partout porté ses fruits,Les équivoques par le Vrai seront détruits,Broyez ! Broyez le grain superbe !Et pétrissez, aèdes purs, les chants berceursD’où l’Harmonie et la Beauté vierges et sœursSailliront sous l’éclat du Verbe !Cerveaux et cœurs jusqu’à ce jourDes Haines étaient le séjour ;Nous avons faim du pain d’Amour.Broyez, broyez, le grain superbe !
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Affamés !
Bercy, Léon de
dimanche 26 février 2023, par
Texte de Léon de Bercy (≤1901).
Paru aussi in : Le Libertaire, 3e série (1899-1901), in nº 80 (31 aout-7 septembre 1901). Ici, le texte est accompagné d’une note : « Nos amis. Anne et Léon de Bercy, ne pouvant répondre personnellement à chacun, adressent un merci ému aux camarades qui ont bien voulu se souvenir d’eux. Ce leur est un précieux gage d’avoir vu se manifester tant de sympathies et d’avoir trouvé tant de mains amicales tendues vers eux, au moment de la cruelle épreuve qu’ils ont subi et du malheur irréparable qui les a frappé. Merci à tous ! ».