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La

Fille de joie

Jullien, Paul-Émile

mercredi 1er mars 2023, par claude

Texte de Paul-Émile (≤191132). Sur l’air : « La Diane » (1883) de Léon Trafiers sur des paroles d’Olivier Souëtre.
On la baptisait Marianne.
Son franc sourire nous charmait.
Superbe, elle sonnait la diane.
Partout le peuple l’acclamait.
Mais cette catin, sans vergogne,
A profané tous ses serments.
Elle a piétiné la besogne
Et l’idéal de ses amants.
 
Va donc, Marianne !
Nous nous foutons de tous tes boniments,
Tes faux serments.
Va, vile courtisane !
Seuls tes valets sont tes amants.
 
Bannissons toute politique.
Pas d’ambitieux avec nous,
Ne prêchant que pour leur boutique.
Les écouter ? Non ! pas si fous.
Mieux vaut désinfecter la Terre
Des suppôts de l’Autorité.
Le communisme-libertaire
Instaurera l’Égalité.
 
D’ailleurs, qu’importe, Marianne,
L’Empire ou bien la Royauté.
C’est toujours nous que l’on condamne,
Nous, les gueux sans propriété.
Le Capital se modernise,
Pour mieux duper tous ses sujets.
La fourberie et la traîtrise,
Favorisent tous ses projets.
 
Va ! gueuse vorace !
Archi-usés sont tous tes boniments,
Tes faux serments.
Crève donc, ignoble garce !
Avec tes marlous, tes amants.

Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 19e année, nº 12 (18 janvier 1913).