Leur république

1

Quand le Badinguet te traitait

En troupeau vil, peuple de France,

L’opposant alors t’invitait

À lutter pour ta délivrance :

« Renversons trônes et tyrans,

Clamaient bien fort ces bons apôtres,

Pourquoi des humbles et des grands ?

Soyons égaux les uns les autres. »

 

(refrain)

On rêvait festins plantureux

Chez l’arriviste famélique ;

Ah ! comme il allait vivre heureux

Si tu fondais « sa » République.

 

2

Qu’a-t-on changé ? Mieux qu’autrefois

Peut-on parler, peut-on écrire ?

Non, les mouchards ont tous les droits,

Universel est leur empire ;

La Justice est mise à l’encan,

L’Art intrigue ou se prostitue ;

Le Droit gémit sous Je carcan

Et l’Indépendance, on la tue.

 

(refrain)

Flétrir le crime est dangereux,

Malheur au volé qui réplique ;

Mourir de faim c’est être heureux

Sous la troisième République.

 

3

Si le besoin te fait hurler,

Tes dirigeants, bons démocrates,

Sont là, prêts à te museler

En forgeant des lois scélérates ;

Voilà ton bâillon plus épais,

Ta chaîne est encore plus lourde ;

J.e bandit te dépouille en paix,

À tes cris Marianne est sourde.

 

(refrain)

Allons, populo, nom de Dieu !

Révolte-toi, saisis ta pique ;

Prends ton fusil, prends ton épieu

Puis fous à bas leur République.