1Va-nu-pieds, pauvre sans gîte,Toi que jamais on n’inviteÀ prendre part au festin ;Va-nu-pieds, hère, bohème,Redresse ta face blêmeEt change enfin ton destin.2Dis au bourgeois qui te triche,Crie au puissant, clame au riche :L’homme est à l’homme pareil ;Nous sommes même famille,Pour réchauffer ma guenille,Je veux ma part de soleil !3Ces champs, ces palais, ces mines,Ces routes où tu cheminesSont le fruit de tes labeurs ;Par la ruse ou par la guerre,Si on te les prit naguère,Fais rendre gorge aux voleurs.4Souviens-toi de tes déboires,N’écoute plus les histoiresDes sauveurs du genre humain ;C’est toujours que l’heure sonne,Pour agir, n’attends personne ;Ton salut est dans tes mains.5Soldat du progrès en loquePour drapeau prends ta défroque,De tes pairs grossis le rang ;Marche et sape avec furieÉglise, État et Patrie,Ces dieux d’horreur et de sang !6Eh ! tant mieux, tu t’émoustilles :En avant ! prends les bastilles,Où gémit la liberté ;En avant ! rude bohème,En te délivrant toi-même,Tu sauves l’humanité !
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Va-nu-pieds
anonyme
jeudi 2 mars 2023, par
Texte anonyme (1910). Sur l’air « Le Clairon » d’Émile André/Émile Engel (1875, sur un texte de Paul Déroulède).
Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 16e année, nº 48 (25 septembre 1910).