1Avant l’aube rivée à des labeurs lassants.Je prodigue l’effort où s’épuise mon sang ;Pour qu’au riche toujours sa mère lui sourieLe soir à ton berceau, moi, je reviens meurtrie…Que le mirage du sommeilEn toi longtemps encore prolongeL’illusion que le réveilPour tous a la douceur d’un songe,Dors ! dors ! ignore, cher petit,Qu’une mère pleure à ton lit !2Qui dira cette angoisse en le cœur maternel,De l’enfant qu’on délaisse au long du jour cruel,La misère en dépit des peines quotidiennesEt la force à donner quand on n’a plus la sienne ?…Quand tu sortiras du sommeilEt de l’illusion qu’il prolongeTravaille à ce que le réveilPour tous ait la douceur d’un songe.Veux ! veux ! alors, pour les petits,Qu’une mère chante à leur lit !
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Veillée triste
Mac Say, Stephen
vendredi 3 mars 2023, par
Texte de Stephen Mac Say (≤1909). Sur l’air : « La Berceuse de Jocelyn » de l’opéra Jocelyn, musique par Benjamin Godard (1849-1895).
Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 15e année, nº 23 (4 avril 1909).