1Toi, dont la force est notre emblème,Marteau-pilon, vivant poèmeOù gronde le labeur humain ;Pétrisseur d’œuvres souveraines,Que forges-tu dons les géhennesPilon du peuple souverain ’ !RefrainPour délivrer l’homme des bougesJe forge les rouges trépas.Mes marteaux martèlent le glas.Ohé, vautours ! holà les gouges !Caïns, Césars ou BarrabasLes rouges martèlent les glas.2Sonne, marteau des forges claires,Le glas pour les Robert-Macaires,L’hosannah pour les temps nouveaux.La forge luit, le marteau gronde,Et c’est l’âme du nouveau mondeQu’on martèle sur les marteaux.3Sois l’éternel briseur de chaînes,Le marcheur puissant des haines,Superbe pétrisseur de fer.Dans le moule de la souffranceForge l’ancre de délivranceAu jet du fulgurant éclair.4Sonne les vêpres plébéiennesAux cavernes flamidiennesOù préside Torquemada,Devant les Sacrés-Cœurs infâmesSonne lardent réveil des dîmesPour la danse du Çà-Ira.5Tonne, marteau ; rugis, fournaise.Pour un second Quatre-vingt-treize,Tueur de dieux et de soudardsEt tout entier le peuple esclaveGrondera, crachera sa laveComme un volcan sur les remparts.RefrainPour délivrer l’homme des bougesJe forge les rouges trépas.Mes marteaux martèlent le glas.Ohé, vautours ! holà les gouges !Caïns, Césars ou BarrabasLes rouges martèlent les glas.
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Le
Marteau-pilon
Nicolaï, Antoine
samedi 4 mars 2023, par
Texte d’Antoine Nicolaï (≤1905). Musique par Émile Chrétien.
Robert Macaire, bandit de littérature
Quatre-vingt-treize : 1793, épisode de « La Terreur » pendant la Révolution française et roman de Victor Hugo.
Flamidien/flamidienne : du nom d’un religieux soupçonné de pédophilie et d’infanticide.
Torquemada : l’une des figures de l’Inquisition catholique.
« Ça-ira » : chanson révolutionnaire de 1790.
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Paru aussi in : le « Supplément littéraire » aux Temps nouveaux. — Paris : 1895-1914. — Vol. 5, nº 13, p. 99, suppl. au 11e année, nº 29 (18 novembre 1905).
Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 13e année, nº 7 (16-23 décembre 1906).