Rengaine pour Dranem, sur l’air du Beau Blond.
Je suis juge d’instruction de mon étatJ’suis pas plus instruit pour çaComme on me confie tout’s les sal’s affairesJ’suis la bonne à (é)-toufferrQuand on veut s’débarrasser d’un anarchisteVite on me met sur sa piste ;Je reçois d’la galett’, mais en r’tourJe fournis l’père Coup’-Toujours.J’suis l’plus long, j’suis l’plus long,Des juges d’instruction.Pour les grands problèm’s je me creuse la cervelleJe cherche à trouver l’instruction perpétuelleJ’peux instruire au cachetAu mois, à forfait,Le plus épatant de ma méthod’, le clouC’est qu’j instruis sur rien du tout.2J’entôle un monsieur mieux qu’mes sœurs du trottoirVous pouvez lui dir’ bonsoir !Mais pour sa santé faut pas vous inquiéterJ’ai soin de n’pas l’éreinterJ’ie vois très rar’ment il n’pens’ pas à m’nécrire(On a si peu d’chose à s’dire)Pour moi, coupable ou non, c’est kif-kif,Je n’connais que l’bon motif.J’suis l’plus long, j’suis l’plus long,Des juges d’instruction.Je sais embarquer les types les plus tranquill’sC’est moi l’inventeur de l’instruction sans filMes arrêts font les gensTout noirs ou tout blancs,Au gai Zanzibar des criminalités,J’suis, comme’ qui dirait les dés.
L’auteur de ces vers immortels avait en principe l’intention de faire un millier de couplets, afin que la chanson pût durer aussi longtemps qu’une instruction du suscité. Mais une bienheureuse attaque d’apoplexie nous en a délivrés après l’achèvement de La deuxième strophe. Ainsi puissent faire tant de poètes !