1Mon cousin, père de famille,Ne peut trouver où loger.Quand on voit son gamin, sa fille,On lui défend d’emménager.Parfois le portier, homme austère,En daigne expliquer la raison :C’est l’ordre du propriétaire,Faut pas d’enfants dans la maison !2Les enfants, ça crie et ça pleure,Ça fait du bruit dans l’escalier,Ça frotte des doigts pleins de beurreAux portes de chaque pallier.Beaucoup ont mauvais caractère,Et font des scènes à foison.C’est l’ordre du propriétaire,Faut pas d’enfants dans la maison !3Ainsi donc, les jeunes ménagesTâchez de vous tenir un peu.Il convient, en nos voisinages,De ne pas faire ce qu’on peux.Messieurs ! restez célibataires ;Vierges ! gardez vos floraisons.C’est l’ordre des propriétaires,Faut pas d’enfants dans les maisons !4Vautours, ayant pignon sur rue,Peut s’appeler Malthus aussi ;Et si notre race est décrue,Si notre peuple s’éclaircit,Si travailleurs et prolétairesSont stériles en leurs prisons,C’est la faute aux propriétaires,Faut pas d’enfants dans les maisons !
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Vautour, Malthus et Cie
Marsolleau, Louis
mardi 7 mars 2023, par
Texte de Louis Marsolleau (≤1902).
Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 8e année, nº 26 (4-10 mai 1902).