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La

Fraternelle

Galilée, Charles

mardi 7 mars 2023, par claude

Texte de Charles Galilée (1902).
1
Nous allons la main dans la main
Vers la montagne de lumière ;
Nous bâtirons notre chaumière
Dans la roche au bord du chemin…
 
Entrez, tous ceux-là qu’on menace…
Entrez ! Entrez ! Tous les proscrits,
Les gueux, les fous, tous ceux qu’on chasse,
Les loqueteux et les meurtris :
 
Pour finir la nuit qui s’achève…
Sur la pierre noire, trinquons !
Ce sont les loups que nous traquons
À l’aube du jour qui se lève,
Pour la douleur et pour le rêve…
 
Sur la pierre noire trinquons,
À l’aube du four qui se lève,
Pour la douleur et pour le rêve !
 
2
Pour amener tous les peureux
De la ville et de la campagne
Nous contournerons la montagne
Quand nous serons assez nombreux.
 
Place à la cohorte qui passe…
Place ! Place ! Ce sont les gueux !
Ils ont du plomb dans leur besace
À l’adresse des envieux.
 
Nous effacerons ta légende
Préhistorique du bon Dieu !
— Le hasard est maître en tout lieu,
Joignez-vous à la grande bande :
C’est la Liberté qui commande…
 
Plus de légende, plus de Dieu !
Joignez-vous à la grande bande,
C’est la Liberté qui commande !
 
3
Réalisez-vous purs espoirs !…
Les douleurs sont toutes passées
Et les larmes sont effacées…
Chantons les matins et les soirs !
 
Chantons tous, tous ! La Fraternelle…
Chantons ! Chantons ! Sons le soleil !
L’humanité se renouvelle,
Et sort enfin de son sommeil !
 
Brisons le dernier cimeterre,
Plus de querelles, désormais ;
Soyons unis à tout jamais !
La bonté règne, égalitaire !
L’amour est maître de la terre…
 
Plus de querelles, désormais,
La bonté règne, égalitaire ;
L’amour est maître de la terre
 
4
Nous allons la main dans la main
Vers l’infini de la lumière…
Nous scellons la première pierre
De l’affranchissement humain !
 
Holà ! Tous ceux-là qui pressentent
Holà ! Holà ! soyons unis !
Par les faubourgs et par les sentes,
Clamons ! que les maux soient finis !
 
Pour vaincre au matin qui commence
Il nous faut être les plus forts…
Unissons donc tous nos efforts,
Pour saper l’antique démence ;
Pour que lève notre semence…
 
Il nous faut être les plus forts
Pour saper l’antique démence
Pour que lève notre semence !

Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 8e année, nº 30 (1er-8 juin 1902).