Nous leur ouvrirons les portes de la Cité Nouvelle et nous tendrons vers eux nos bras pleins de pardon.
Laurent Tailhade.
1Debout, dans vos redingotes,Vous chantez, ô patriotes,Votre rage de frapper ;Nous ne voulons plus de guerres.Les Prussiens sont nos frères,Assez, fichez-nous la Paix !2L’esprit de votre revancheFait surgir en avalanche,Une horde de troupiers ;À ces apprentis du crimeSous opposons ceux qui triment,Les gueux qui marchent nu-pieds.3Plus de guerres, plus de haines,Le sang qui court dans nos veinesN’ira pus, dans vos sillons,Abreuver la graine obscureEt la récolte futureSans doute nous la verrons.4Désormais nous voulons vivreSans vos trompettes de cuivre,Sans vos lourds canons de fer ;Sous rêvons d’autres conquêtes ;Nous ne voulons plus de têtesSous l’instrument de Deibler.5Le jour où nous pourrons mettreSur la face de nos maîtresNos poings rudes de forçats,La seule phrase rugiSera : « VIVE L’ANARCHIE ! »Et notre poing s’ouvrira.