1Au régiment, le colonel,— Nous y passâmes, nous en sommes ! —N’est pas un tyran solennel :Il est « le père de ses hommes ! »Les commandants, les capistons,Sont des tuteurs et des tontons !On vous nourrit, on vous habille :Le régiment,Décidément,C’est la grande famille !2Les adjudants sont des parrains,Et tes sergents sont des grands frères ;Cultivés, cordiaux, sereins,Les caporaux sont littéraires.Les majors vous soignent si bienQu’un malade n’a jamais rien !Le cuir reluit, le cuivre brille.Le régiment,Décidément,C’est la grande famille !3Il arrive à la vérité,Qu’un sous-off. sans répit ni trêve,S’attache, à force de bonté,À quelqu’un jusqu’à ce qu’il crève !Celui-ci cracha ses poumons,Cet autre écopa : des phlegmons…Si l’on rouspète, on vous fusille !…Le régiment,Décidément,C’est la grande famille !
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La
Grande famille
Marsolleau, Louis
mardi 7 mars 2023, par
Texte de Louis Marsolleau (≤1902).
Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 8e année, nº 51 (25 octobre-1er novembre 1902).