C’est un enfant qui mène aux champsLes grands bœufs aux puissantes formesAh ! si les bœufs étaient méchantsEt fiers autant qu’ils sont énormes.Petit rustaud, petit gaminNe les piquerait plus demain !Ohé ! les bœufs !J’ai rêvé qu’un beau jour les bœufsSe servaient enfin de leurs cornesEt, libres dans les prés herbeux,Miraient du sang dans leurs yeux mornes.Ohé ! les bœufs !Voyez partout, en ville, aux champs,Tous les gueux qui peinent dans l’ombre !Ah ! si les gueux étaient méchants,Eux qui sont la force et le nombre !Petit bourgeois, petit gaminNe les mangerait plus demain !Ohé ! les gueux !j’ai rêvé qu’un beau jour les gueux,Qu’affament les maigres salaires,Écrasaient sous leurs poings noueuxCeux là qui bravaient leurs colères :Ohé ! les gueux !
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Chanson rustique
Gensse, Adolphe
samedi 11 mars 2023, par
Texte d’Adolphe Gensse (≤1908).
Paru aussi in La Voix du peuple : organe officiel de la Fédération des unions ouvrières de la Suisse romande (Lausanne, 1906-1914), in 3e année, nº 46 (14 novembre 1908).