À Marcel Lejeune
1Lorsque ayant détruit le dernier des rois,Nous établirons l’ère d’harmonie,E qu’un monde neuf sans dieux et sans loisAura de l’ancien hâté l’agonie,Nous vivrons heureux en libre harmonie.2Quand l’amour agite un cœur féminin,L’amant accueilli se prétend son maîtremais ayant brisé ce joug léonin,Ève en se donnant ne voudra plus êtreUn jouet banal aux mains de son maître.3Si pour se plier à sa missionLe femme consent à être mère,Le vivant produit d’une passion,Comme le fruit né d’un geste éphémère,Auront désormais le nom de leur mère.4les biens du travail et ceux de l’amourDont vit grassement le parasitisme,Aux seuls producteurs reviendront un jourQuand, s’affranchissant de tout égoïsme,Ils auront mis fin au parasitisme.5Supprimons la guerre et supprimons l’or,Brandons de discorde et de féloniePuis dressons enfin le large décord’une ère de paix sereine et bénieOù nous connaîtrons la libre harmonie.