(refrain)Forçat des grands centres miniersGare à toi si tu bouges,Voici les policiersEt les pantalons rouges.1Les “las de vivre” et “meurt la faim”Se sont réveillés en colèreOn vient de rogner leur salaireEt ça va faire du vilain.En travaillant fête et dimanche,C’était la misère partout,Et les femmes qui sont à boutOnt pris le balai par le manche.2Mais les Periers et les Jonnards,Flanqués de leurs actionnaires,Ont rassemblé leurs mercenaires,Leurs gendarmes et leurs mouchards.On va leur tailler dans la viandePour les forcer à turbiner,Et pour ne pas laisser jeûnerSa Majesté le dividende.3Dans tous les corons d’alentourOn a jeté le cri d’alarme ;On est sans argent et sans arme,Et c’est demain au petit jour,Mais qu’importe ! si dans la mineOn ne peut vivre en travaillant,Mieux vaut mourir en combattant…Debout ! et guerre à la famine !4Et, là-bas sous leurs noirs drapeaux,Voici les mineurs et leurs gosses :Ces petits miséreux précocesN’ont plus que la peau sur les os.La troupe est rangée en bataille,Les gendarmes ont sabre au clair,Et les argousins patte en l’airSont prêts à charger la canaille.5Pour mâter quelques ventres creux,Leur en faut-il des baïonnettes !Les gens à grosses épaulettesNe vont pas ménager les gueux.La grève, ce n’est pas la guerre.Hé ! soldat, reste l’arme au bras,Car si tu tires le tas,Tu pourras bien tuer ton père !
La
Grève
Clément, Jean Baptiste
lundi 8 mai 2023, par
Texte de Jean Baptiste Clément (1893). Musique de Paul Saphir.
Paru aussi in : Clément, Jean Baptiste. — La Chanson populaire. — Paris : Bibliothèque ouvrière socialiste, 1900. — 63 p. — P. 18-20.
Paru aussi in : l’Almanach illustré de la chanson du peuple pour 1907. — Paris : La Publication sociale, 1906 (page 33-34).