Hommage et sympathie à Gustave Hervé
1Les penseurs sont de grands enfantsQui semblent des êtres souffrantsFouillant dans le passé des ansLes profonds secrets de la vieIls clament dans la sociétéDes paroles de véritéPour le bien de l’humanitéOn les dit atteints de folie.2Les penseurs sont des malheureuxQui font les miséreuxRoute dans les chemins boueuxTrouvant les fautes pardonnables.Sachant d’où nous vient la douleur,Certains de ne pas faire erreur,Iles cherchent au fond de leur cœurDe quoi cravacher les coupables.3Les penseurs font par leurs travauxRéfléchir de nombreux cerveauxEt préparent les temps nouveauxTout en surveillant la main d’œuvre.Quand les meurt-de-faim par raisonTeintent de rouge l’horizonLes penseurs sont mis en prisonPour qu’ils n’achèvent point leur œuvre.4Les penseurs sont si bienfaisantsQu’ils délaissent leurs partisans,Sitôt que le passé des ansRapelle les trop vieux apôtres.Sans souci d’immortalité,Et narguant la postéritéIls savent à temps s’effacer,Et faire place pour les autres.5Les penseurs moins audacieuxSont devenus silencieuxEt leur seul bonheur sous les cieuxEst de contempler la jeunesse :Puis ils s’endorment un beau jour,Bercés par les bruits d’alentourSoupirant des doux mots d’amourDans lesquels s’éteint leur vieillesse.
« Les Penseurs » de Charles d’Avray (1/2)
« Les Penseurs » de Charles d’Avray (2/2)