1Je suis venu de la montagneOù les moulins faisaient tic-tac ;Tous mes châteaux sont en Espagne…Et ma fortune est dans mon sac.Voici l’hiver, voici la neige ;Pour conjurer leur sortilège,Je fais du feu sous mes chaudrons…Chauds, les marrons !2Approchez-vous, mes belles dames,Approchez-vous du montagnard ;Pour vous chauffer devant sa flammeN’attendez pas qu’il soit trop tard…Vos doigts sont gourds, vos lèvres blêmesOnt des baisers de chrysanthèmes :Ranimez-vous à mes tisons…Chauds, les marrons !3J’ai du bonheur pour les gavrochesQui vont courir le nez au vent ;Pour quelques sous j’emplis leurs pochesEt s’ils n’ont rien, j’en fais autant.Mais le meilleur de ma chaudière,Je la réserve à l’ouvrièreQue font trimer ses durs patrons…Chauds, les marrons.4Je vois du seuil de ma cahutePasser le soir et le matin,L’humanité qui souffre et luttePour que meilleur soit son destin.Et je me dis que la misèreAurait bientôt quitté la terre,Si tous les hommes étaient bons…Chauds, les marrons !
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Chauds les marrons !
Bizeau, Eugène
dimanche 21 janvier 2024, par
Texte d’Eugène Bizeau. Musique (date ?) par Cloërec-Maupas.
Paru aussi in : Pirot, Christian (éd.). — Eugène Bizeau a 100 ans : chansons et poésie / présentation Robert Brécy. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1983 (p. 80).