1Floréal radieux se lèveChassant enfin les durs autansDu renouveau la bonne sèveStimule les cœurs de vingt ans.De la jeunesse c’est la fêtePour plaire à leurs belles les garsDes prés aux bois partent en quêteD’aubépines et de lilas.C’est la moisson blancheDans les taillis et les buissonsEt sur chaque brancheLes oiseaux lanceront leurs plus douces chansonsSous une avalancheSe griseront les cœurs heureux.Allons gais amoureuxC’est la moisson blanche.2Le printemps n’est plus, mais superbes,Voici les jours de Messidor ;Les blés sont mûrs et de leurs gerbesJaillissent les lourds épis d’orDès le matin chacun s’élanceAux champs pour des efforts nouveauxAfin que bientôt l’abondanceCouronne ces rudes travaux.C’est la moisson blondeDes grains semés à pleines mains.La terre fécondeAinsi promet à tous de joyeux lendemains.Nourricier du monde,Pars gaiement à ton dur labeur.Debout fier laboureur :C’est la moisson blonde !3Tout est pour le bonheur des hommesAmours, récoltes à foisonNe voyant pas, fous que nous sommes.Un point obscur à l’horizon :Car la douce paix n’est qu’un leurreTrompant les peuples endormisLâchement nos maîtres de l’heureNous ont trouvé des ennemis !C’est la moisson rougeC’est l’apanage des tyransEn sournoise gougeLa camarde prendra des appels attirantsS’il faut que l’on bougeUnissons, nous, les travailleursContre ces pourvoyeursDe la moisson rouge !
Accueil > Chansons > Trois moissons
Les
Trois moissons
Jolivet, François-Henri
jeudi 1er février 2024, par
Texte et musique de François-Henri Jolivet (1921).
Paru dans le Répertoire Maud Geor (Paris).
Publié aussi dans le recueil nº 4 (1921) de Nos chansons (1920-1930) de La Muse rouge.
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 120).