1Si quelque gibier, hors d’haleineVient à crever à l’abandon ;Peut de temps après, par la plaine,Monte un relent nauséabond.Puis l’on voit, un matin livideDe grands oiseaux, lourds et criardsDessus cette carcasse fétideSe régaler… les charognards !2Passant par un soir de batailleOù la mort fit pleine moissonParmi la chair et la mitrailleL’horreur vous étreint d’un frisson.Par milliers gisent les victimesDes chauvins et des revanchards.Car la guerre effroyable crimeEst l’œuvre de ces charognards.3Là-bas, sur la terre africainePour des vétilles, pour des riens,Des hommes souffrent à la chaîneBien plus maltraités que des chiens.Sous les coups des chaouchs férocesIls vont, ces pauvres camisards,Crevant des tortures atrocesInfligés par leurs charognards.4Quand notre fin sera venueFlairant de loin la venaisonDes gens macabres, la cohue,Envahira notre maison.Jamais à court de forfaitures ;Huissiers, notaires papelardsVivent, grâce à nos pourritures,En véritables charognards.
Accueil > Chansons > Charognards
Les
Charognards
Frédy
dimanche 4 février 2024, par
Texte et musique de Frédy (1930).
Publié dans la revue La Muse rouge : nouvelle série, nº 10 [nov. 1930].
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 168).