1Pour calmer l’humaine souffranceEn un pieux recueillementVous avez doté la croyance,D’un grandiose monument.Mais ce bouge ou des souquenillesCachent l’âme de LoyolaVous l’avez entouré de grilles,De grandes grilles,Et la Bonté n’entre pas là !2Pour ne pas que s’appesantisseSur le faible, le joug du fortVous avez logé la JusticeDans un palais de tout confort ;Mais… cet antre, où pour des vétillesL’on tourmente le Paria ;Vous l’avez entouré de grilles,De grandes grilles,Et la Pitié n’entre pas là !3Pour élaborer la Loi saineQui force de tous le RespectLes fils de Lycargue ont leur scèneEn un Temple d’austère aspect ;Ce cloaque où de joyeux drillesDe l’agio donnent le la,Vous l’avez entouré de grilles,De grandes grilles,Et l’Équité n’entre pas là !4Pour que toute jeune énergieS’entraine au service du droitLa Caserne, un jour, est surgieSauvegarde du Peuple-Roi !Mais ce claque-dents où fourmillentLes sombres fureurs d’Attila ;Vous l’avez entouré de grilles,De grandes grilles,Et la Raison n’entre pas là !
Chanson « Les Grilles » de François-Henri Jolivet (La Muse rouge, 1924)