1Voyez ces deux hommes passerAu moment de se rencontrerIls ont des regards de colèreTous deux grands amis l’an dernierOn ne pourrait voir arriverL’un sans que l’autre sort derrièreUn jour ils se sont disputésDes mots vifs furent échangésOn dit même qu’ils se battirentMais hélas au lieu d’oublierEt de de réconcilierDepuis ce temps ils se haïrent.(Refrain)C’est l’histoire communeDe grands nombre de gensNous gardons la rancuneAu lieu d’être indulgentsAyant l’âme plus complaisantePour nos mutuelles erreursLà Haine est chose avilissanteIl faut la bannir de nos cœurs !2Voyez encor ces deux soldatsSe livrant de sanglants combats.Chacun veut tuer l’adversaire.Ce sont deux fils de travailleurs ;Hier, ils rêvaient de temps meilleursEt voulaient abolir la guerre.Mais, un beau dimanche d’été,Les gouvernants ont décrété :Guerre à la Nation voisine.Ils obéissent à la loiEt, sans même savoir pourquoi,Les fils d’ouvriers s’exterminent.(Refrain)C’est la toute l’histoireDes guerres du passé.Un prétexte illusoirePeut tout recommencerContre toute guerre nouvelle,Dressons-nous, face aux exploiteurs.La haine est chose criminelle,Il faut la bannir de nos cœurs.3Les gueux se haïssent entre euxC’est un défaut bien dangereuxQui les maintient dans la misère ;Car, par leurs mesquines rancœurs,Ils permettent aux exploiteursD’être les maitres de la terre.Sils voulaient unir leurs efforts,Ils pourraient être les plus forts :Le nombre a toujours l’avantage.Lorsque les gueux le comprendront,Fraternellement ils irontBriser leurs chaines de servage.(Refrain)Cessons toute querelle,Pour voir régner un jourLa Paix universelle,Le bien-étre et l’amour.Mais pourtant, toute notre vie,Sachons garder en notre cœur,La haine de la tyrannieD’où provient tout notre malheur.
Chanson « La Haine » de Louis Loréal, musique de Guméry (La Muse rouge, 1927).