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La

Haine

Loréal, Louis

mercredi 7 février 2024, par claude

Texte et musique de Louis Loréal (1927). Musique par Guméry (Ferdinand Danjaume).
1
Voyez ces deux hommes passer
Au moment de se rencontrer
Ils ont des regards de colère
Tous deux grands amis l’an dernier
On ne pourrait voir arriver
L’un sans que l’autre sort derrière
Un jour ils se sont disputés
Des mots vifs furent échangés
On dit même qu’ils se battirent
Mais hélas au lieu d’oublier
Et de de réconcilier
Depuis ce temps ils se haïrent.
 
(Refrain)
C’est l’histoire commune
De grands nombre de gens
Nous gardons la rancune
Au lieu d’être indulgents
Ayant l’âme plus complaisante
Pour nos mutuelles erreurs
Là Haine est chose avilissante
Il faut la bannir de nos cœurs !
 
2
Voyez encor ces deux soldats
Se livrant de sanglants combats.
Chacun veut tuer l’adversaire.
Ce sont deux fils de travailleurs ;
Hier, ils rêvaient de temps meilleurs
Et voulaient abolir la guerre.
Mais, un beau dimanche d’été,
Les gouvernants ont décrété :
Guerre à la Nation voisine.
Ils obéissent à la loi
Et, sans même savoir pourquoi,
Les fils d’ouvriers s’exterminent.
 
(Refrain)
C’est la toute l’histoire
Des guerres du passé.
Un prétexte illusoire
Peut tout recommencer
Contre toute guerre nouvelle,
Dressons-nous, face aux exploiteurs.
La haine est chose criminelle,
Il faut la bannir de nos cœurs.
 
3
Les gueux se haïssent entre eux
C’est un défaut bien dangereux
Qui les maintient dans la misère ;
Car, par leurs mesquines rancœurs,
Ils permettent aux exploiteurs
D’être les maitres de la terre.
Sils voulaient unir leurs efforts,
Ils pourraient être les plus forts :
Le nombre a toujours l’avantage.
Lorsque les gueux le comprendront,
Fraternellement ils iront
Briser leurs chaines de servage.
 
(Refrain)
Cessons toute querelle,
Pour voir régner un jour
La Paix universelle,
Le bien-étre et l’amour.
Mais pourtant, toute notre vie,
Sachons garder en notre cœur,
La haine de la tyrannie
D’où provient tout notre malheur.

Chanson « La Haine » de Louis Loréal, musique de Guméry (La Muse rouge, 1927).

Publié dans la revue La Muse rouge : nouvelle série, nº 6 [1927].