1C’est le printemps !… Déjà la primevèreOuvre au soleil le charme de ses yeux,Et le muguet s’arrache de la terrePour embaumer l’ombre des chemins creux.Mais sans parfums dans la nuit de sa geôlePour annoncer le trépas des hivers,Cottin martyr sent la mort qui le frôleEn attendant que l’on brise ses fers !(refrain)Salut à toit, champion de la justice,Apôtre douloureux de la fraternité ;En m’inclinant devant un sacrifice,Je crois en sa grandeur, je crois en sa beauté ! (bis)2C’est le printemps !… Déjà l’aube vermeilleFait resplendir le ciel qui semblait mort,Et pour fêter Germinal qui s’éveille,En plein azur jette des flammes d’or.Mais sans rayons dans la nuit de son bagnePour évoquer les matins doux et clairs,Cottin martyr sent la mort qui le gagneEn attendant que l’on brise ses fers !refrain3C’est le printemps !… Déjà les hirondellesRebâtissant le nid des anciens jours,Ont arraché des plumes de leurs ailesPour qu’il soit doux aux fruits de leurs amours.Mais sans oiseaux dans la nuit de sa tombePour lui chanter que les arbres sont verts,Cottin martyr loin des hommes succombeEn attendant que l’on brise ses fers !refrain4C’est le printemps !… Déjà les jeunes fillesSous les rameaux sont de troublants regards,Et les garçons les trouvent plus gentillesAvec des fleurs dans leurs cheveux épars.Mais sans amour dans sa nuit éternellePour lui donner l’oubli des maux soufferts,Cottin martyr au secours nous appelleEn attendant que l’on brise ses fers !refrain
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Pour un martyr
Bizeau, Eugène
samedi 10 février 2024, par
Texte d’Eugène Bizeau (1921). Sur l’air « Credo du paysan » (de Maurice Doublier ?).
Émile Cottin (1896-1936), charpentier ; anarchiste, auteur en 1919 d’un attentat contre Clemenceau et condamné à mort. Libéré en 1924, il est tué en Espagne sur le front de Saragosse le 8 octobre 1936.
Paru dans Le Libertaire (1919-1939), 2e série, 3e année, nº 118 (22-29 avril 1921).