…pour ceux qu’ont pas de charrue…
(À notre camarade René Ruquet)
1Si j’étais laboureur, aux champs,Je pourrais, de l’aube au couchant,Lancer mes espoirs dans l’espace— Le trou du cul au vent qui passe —Pour les petits, les miséreux,Pour les rêveurs au ventre creux.Les croissants pousseraient en masse.(Refrain)Laboureur, labourer, laboura, / Ton malheur un jour finira, (bis)Hourra !2Si j’étais laboureur des mers,Dans les sillons des flots amers,Je voguerais vers l’Aventure— Le trou du cul dans la mâture —Au lieu d’embêter les requins,Je dévorerais des bouquins :On devient grand par la lecture.(refrain)3Si j’étais laboureur des cieux,Dans un grand rêve audacieux,Je m’en irais à tire-d’aile— Le trou du cul à la jumelle —Recherchant un monde inconnuPour vivre heureux, libre et tout nu,Loin de ma muse, la chamelle !(refrain)4Le bonheur est bien décevant,À toujours labourer du vent,Au cours d’une vie harassée,Ma rancune s’est amassée.Pourtant, je ne veux pas, un jour,À Sainte-Anne faire un séjour— Le trou du cul dans l’eau glacée.(refrain)EnvoiTes pauvres vers de mirlitonSeraient peut-être, à Charenton,Plus indiqués qu’au « Libertaire ».Enfin, si tu ne peux te taire,Efforce-toi d’être émotif ;ici, nous n’avons pas motifÀ nous taper le cul par terre.(refrain)