1J’ai soixante ans, je connais de la vieTous les fardeaux et les difficultésEt je connais de notre bourgeoisieTous les forfaits et les subtilitésModestement je vais à l’avantageDes malheureux qui ne possèdent pas,Faire le tableau de ce monde sauvage,Dont nous souffrons en nous plaignant tout bas.(Refrain)République et MonarchieNe sont qu’une tyrannie,Les masques font le changementEl les mots l’aveuglement,Républicains, Monarchiens.Amoureux de tous les biens.Tiennent au gouvernementPour voler les pauvres gens.2Si vous croyez que sous la RépubliqueLes producteurs sont beaucoup plus heureuxQue sous les rois, de l’esclavage antique.Détrompez-vous, veuillez ouvrir les yeuxEt vous verrez que tous les politiques,En assoiffés, ne songent qu’à leurs jeuxlit que tous les décors démocratiquesSont des trompe-l’oeil dupant le miséreux.3Lisons l’histoire relatant les régimes,Ne voit-on pas que tous ces intrigants,Impunément consomment tous les crimesContre les gueux, contre les indigents,Même aujourd’hui malgré quatre-vingt-treize.Pour l’avenir, disons-le sans détour,L’on se croirait sous le roi Louis treize,Tant les abus sont nombreux en ce jour.4Quand Badinguet et toute sa canaille,Sur le pays se jetèrent en vautour,Faisant vomir le feu et la mitraillePour se créer des milliers d’heureux jours.Haineux jaloux, les anti-monarchistesBlâmaient partout ces voleurs de loiEt maintenant les chiens opportunistesNe font-ils pas comme le dernier des rois.5Comme toujours, la foule prolétaireN’est qu’un troupeau d’esclaves et de manants,Ne possédant que le droit de se taireSous la houlette de ses dirigeants.Comme toujours, le géant populaireSe fait petit devant quelques grincheux,S’il se servait de sa loi musculaire,Il se rendrait à jamais très heureux.6N’écoulant plus le noir charlatanismeDes intrigants, des piliers de l’État,Ne songeons plus qu’au vrai socialismeQui doit, sauver le prolétariat ;Car, constamment, nous trainerons la chaîne,Nous tomberons de froid, d’inanition,En parias nous mourrerons à la peine,Si l’on ne veut de la Révolution.
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République, Monarchie
anonyme
jeudi 14 mars 2024, par
Texte anonyme (≤ 1888).
Quatre-vingt-treize : 1793, période de la Terreur pendant la Révolution française et roman de Victor Hugo (paru en 1874) sur cette période.
Badinguet : Napoléon III.
Paru dans : Les Ramages du beffroi révolutionnaire. — Armentières : Anarchistes d’Armentières, de Roubaix et de Mouvaux, 1888. — 8 p. — (Publication ; nº 1).
Paru aussi in : La Cravache. — Roubaix : 1897-1898. — Nº 2 (21 novembre 1897)