1Malgré mon dur labeur, mes années de souffranceMe voilà sans appui dans la sociétéHier, mon vil exploiteur, voyant ma défaillanceM’a ravi le soutien de ma caducitéVos outils, me dit-il, dans les mains d’un jeune hommeServiront beaucoup mieux mon coffre-fort béantAllons disparaissez, votre lenteur en sommeSur le champ du travail me rend le cœur méchant.(Refrain)Malgré mes droits me voilà dans la rueTrainant tristement la savateEn cet état, grand honneur à qui tueUn exploiteur aristocrate.2Quand j’avais mes vingt ans, pour servir la patrieJe quittai l’atelier pour courir les dangers.Amoureux du drapeau, j’aurais donné ma viePour en sauver l’honneur contre les étrangersEn vrai déshérité, privé de la fortuneJe conçois aujourd’hui, que nous, pauvres forçatsProtégeons les bourgeois en vidant leur rancuneEn nous donnons la mort dans de sanglants combats.(refrain)3Journalistes vendus, arlequins politiquesPour dompter l’ouvrier, pour aider la patronVous prônez constamment les vrais lois despotiquesEt même sans rougir, vous semez à foisonQue pour le courageux il n’est point de misèreQu’ici-bas l’affamé est l’égal du richardBlagueurs !… ignorez-vous que le patron vipèreAu travailleur usé, donne l’affreux trimard.(refrain)4Soyez chair à canon, soyez chair à machineBon travailleur des champs, forçat des ateliersProduisez, bûchez fort courbez toujours l’échine,Affrontez le grisou, vous aurez pour laurier« Les rentes du vieillard », du très pauvre invalideLa mort sur un chemin ou sur un vieux grabat,Dans un lieu isolé, un calotin fétideEn chantant en latin, jettera le forçat.(refrain)
Accueil > Chansons > Rentes du vieillard
Les
Rentes du vieillard
Alsters, Gustave
jeudi 14 mars 2024, par
Texte de Gustave Alsters (1887). Musique par A.D.
Paru dans La Liberté : organe communiste-anarchiste. — Verviers (1886-1887). — Nº 16 (1er mai 1887) : « Paraîtra sous peu en musique “Les Principes d’un révolté”, du même auteur, qui sera suivie d’une autre chanson : “Les Misérables”, quelque temps après ».
Paru aussi in : Les Ramages du beffroi révolutionnaire. — Armentières : Anarchistes d’Armentières, de Roubaix et de Mouvaux, 1888. — 8 p. — (Publication ; nº 1).
Paru aussi in : La Cravache. — Roubaix : 1897-1898. — Nº 3 (28 novembre 1897)