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L’

Union canaille

anonyme

jeudi 14 mars 2024, par claude

Texte anonyme (≤ 1897). Air : « La Marche des cocus : chanson archi-réaliste » (1892), texte de Paul Bourgès (1840-1901), mus. Émile Duhem (1843-1918).
1
Pour étouffer toute idée libertaire,
Nos bons bourgeois n’out rien trouvé de mieux
Que d’affamer le trop fier prolétaire
Qui oserait ne pas penser comme eux.
Ils ont ainsi fondé l’Union canaille
De gouvernants, de curés, d’exploiteurs,
Croyant pouvoir reculer le Socialo
Qui f’ra quand même risette aux travailleurs.
 
(Refrain)
Ah qu’ils sont beaux les cochons
D’la Patriotique Union ;
Voyez comme ils dansent en rond
Amour des noirs ratichons.
 
2
Par cette Union ils entendent proscrire
Des ateliers les plus crânes d’entre nous.
Ces affameurs pourraient bien ne plus rire
Si l’on répond carrément à leurs coups,
Et pour ce faire rien n’est, moins difficile,
En travaillant, gâchons le plus qu’on peut
Le capital pris à l’endroit, sensible
Céderait vite sous la ruse des Gueux.
 
(refrain)
 
3
Pour résister contre l’infâme pacte,
Je propose donc à tous les affamés
De sabotter partout que tous nos actes
Frappent bien droit aux coffres trop gonflés.
Oui, ce système vaut bien, je le suppose,
Mieux que la grève. Grève des bras croisés.
S’il est suivi, retenez bien la chose,
Les exploiteurs seront épouvantés.
 
(refrain)
 
4
Quand l’ouvrier voudra la fin du règne
Des fainéants qui vivent à son crochet,
Qu’il comprenne qu’il faut qu’il fasse lui-même
Le nécessaire pour son bonheur complet.
Faut qu’il réponde franchement aux hypocrites
Qui lui parlent d’amélioration.
Je veux la mienne plus celle des Politiques
 
(refrain)

Paru aussi in : La Cravache. — Roubaix : 1897-1898. — Nº 4 (4-11 décembre 1897)