1Quelle est cette furie, quelle est cette mégèreQui donne pour devoir, aux nombreux malheureuxQui souffrent par ses fers, d’une noire misèreDe l’aimer et d’aider les ardents belliqueuxVoyons, peut-on aimer la marâtre PatrieQui veut pour la servir, que l’on soit meurtriésQue l’on courbe la tête devant la fantaisieDes lâches fusilleurs des braves ouvriers ?(Refrain)Non ! nous ne l’aimons pas cette mère PatrieAux mamelles gonflées d’anti-fraternitéPuisque tous ses bienfaits sont pour la bourgeoisiePour nous les asservis, elle est la cruauté.2Nous ne pouvons aimer ce qui nous rend esclavesNous ne voulons aider l’anti-fraternitéLa patrie, c’est la loi forçant des mille bravesÀ servir des barons, l’aigre cupiditéDans le sang, l’incendie, la Patrie se démèneGaie d’avoir massacré, fait flotter son drapeauEt pour ne reculer la sainte disciplineDe ses armes salies nous montre le tombeau.(refrain)3La Patrie, c’est le bien de la classe régnanteC’est l’horrible bourreau de la sociétéC’est la mort, c’est le deuil et l’histoire sanglanteC’est la vie des tyrans et de la royautéLa Patrie, c’est le vol armé pour se défendreContre les décharnés voulant l’égalitéC’est le jeu des Bismarck, l’orgie des AlexandreQui l’aime et qui le sert frappe l’Humanité.(refrain)
La
Patrie
anonyme
jeudi 14 mars 2024, par
Texte anonyme (≤ 1897).
Paru aussi in : La Cravache. — Roubaix : 1897-1898. — Nº 8 (1er-8 janvier 1898)