1Tous deux sont morts, sans pousser une plainteTous deux sont morts, forts dans l’adversité.Permettez-nous de faire la complainteDe ces martyrs, tous deux morts en beauté.Sacco mourut comme une tendre planteDisant : « Amis… Petits… Frères… Maman ! »Et Vanzetti, dans la même tourmente,Fit de nous tous ses ultimes moments.(Refrain)Vivent Sacco et Vanzetti !L’Humanité lance ce cri.Hommes sans cœur, soyez flétris.Vous nous avez brimés, meurtris.Par cette mort, soyez maudits.Larrons d’honneur, lâches bandits.Que le Veau d’or qui vous séduitVous étouffe le jour, la nuit.2Du monde entier ce fut un cri d’alarmeQuand retentit le glas dans la prisonPartout ce fut de douloureuse larmes,Grande colère et pénible frisson.Le dieu dollar fit le crime historiqueEn ricanant, en se lavant les mainsPonce-Pilate était moins horrifiqueQue ces forbans, modernes assassins.(refrain)3Honte, bourreaux ! à l’âme de sauvagesN’ayant au cœur qu’une pièce d’argentDe l’animal vous reflétez l’image,Le tigre affreux a vos pattes de sang.En appliquant cette gifle sanglanteÀ la face du genre humain conscientAméricains ! cette mort insolenteVous met au ban de l’Univers pensant.(refrain)4Tous deux sont morts, sans pousser une plainteTous deux sont morts, forts dans l’adversité.Permettez-nous de finir la complainteDe ces martyrs, tous deux morts en beauté.Thayer, Fuller, toi président Coolidge,Vous n’emporterez pas en paradisCe crime atroce à donner le vertige,Le remords même au plus noir des bandits.(refrain)
24 aout 1927