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Vivent Sacco et Vanzetti… quand même !

Paulus [Paul Gourmelon]

mercredi 20 mars 2024, par claude

Texte de Paul Gourmelon “Paulus” (1927). Air : « Hymne révolutionnaire espagnol » (= « Hijos del pueblo », 1889).
1
Tous deux sont morts, sans pousser une plainte
Tous deux sont morts, forts dans l’adversité.
Permettez-nous de faire la complainte
De ces martyrs, tous deux morts en beauté.
Sacco mourut comme une tendre plante
Disant : « Amis… Petits… Frères… Maman  ! »
Et Vanzetti, dans la même tourmente,
Fit de nous tous ses ultimes moments.
 
(Refrain)
Vivent Sacco et Vanzetti !
L’Humanité lance ce cri.
Hommes sans cœur, soyez flétris.
Vous nous avez brimés, meurtris.
Par cette mort, soyez maudits.
Larrons d’honneur, lâches bandits.
Que le Veau d’or qui vous séduit
Vous étouffe le jour, la nuit.
 
2
Du monde entier ce fut un cri d’alarme
Quand retentit le glas dans la prison
Partout ce fut de douloureuse larmes,
Grande colère et pénible frisson.
Le dieu dollar fit le crime historique
En ricanant, en se lavant les mains
Ponce-Pilate était moins horrifique
Que ces forbans, modernes assassins.
 
(refrain)
 
3
Honte, bourreaux ! à l’âme de sauvages
N’ayant au cœur qu’une pièce d’argent
De l’animal vous reflétez l’image,
Le tigre affreux a vos pattes de sang.
En appliquant cette gifle sanglante
À la face du genre humain conscient
Américains ! cette mort insolente
Vous met au ban de l’Univers pensant.
 
(refrain)
 
4
Tous deux sont morts, sans pousser une plainte
Tous deux sont morts, forts dans l’adversité.
Permettez-nous de finir la complainte
De ces martyrs, tous deux morts en beauté.
Thayer, Fuller, toi président Coolidge,
Vous n’emporterez pas en paradis
Ce crime atroce à donner le vertige,
Le remords même au plus noir des bandits.
 
(refrain)

24 aout 1927


Paru dans Le Flambeau. — Brest, 1927-1934. — Nº 3 (octobre 1927)