Liberté,Égalité,Fraternité.Lorsque nous sapons par ses basesVotre édifice mal d’aplomb,Vous nous répondez par du plombOu vous nous alignes des phrases.En attendant, cher est le pain,Longs la misère et le chômage…Hier, en cherchant de l’ouvrage,Hier un homme est mort de faim !Liberté,Égalité,Fraternité.Vous pouvez couvrir les muraillesDe ces mots vides et pompeux ;Ils ne sont pour les malheureuxQue synonymes de mitrailles.Nous connaissons le prix du painEt vos doctrines libérales…Hier, sur le carreau des halles.Une femme est morte de faim !Liberté,Égalité,Fraternité.Pour qui s’en va l’estomac vide,Ayant chez lui femme et marmots,On peut traduire ces trois mots :Par : Chômage, Faim, Suicide.Les mots ne donnent pas de pain,Car nous voyons dans la grand’ villeDe vieux travailleurs sans asileEt des enfants mourir de faim.Liberté,Égalité,Fraternité.Ces mots sont gravés dans la pierreSur les frontons des hôpitaux,De la Morgue et des arsenauxEt sur les murs du cimetière.Avec le temps, il est certainQue la bourgeoisie en délireFinira bien par les inscrireSur le ventre des morts de faim.Liberté,Égalité,Fraternité.Hommes libres nous voulons être,Mais il nous faut l’Égalité.Nous voulons la Fraternité,Mais il ne faut ni Dieu ni Maître.Moins de phrases et plus de pain,Et, surtout, moins de politique,Car nous disons qu’en RépubliqueOn ne doit pas mourir de faim.Liberté,Égalité,Fraternité.
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Liberté, Égalité, Fraternité
Clément, Jean Baptiste
mercredi 29 mai 2024, par
Texte de Jean Baptiste Clément (date ?).
Paru aussi in : Clément, Jean Baptiste. — La Chanson populaire. — Paris : Bibliothèque ouvrière socialiste, 1900. — 63 p. — P. 14-16.