1Par les cachots par les pontonsOù la vermine nous dévore,Par les vingt feux de pelotonsDont Satory résonne encore,Par la foule en proie au bourreau,Par les sinistres fusilladesAbattant Crémieux au PharoEt Delescluse aux barricades.(Refrain)Par le sang qui ruisselle et bout,Par le vent qui bat notre porte,Par tous ceux que l’exil emporteDebout. Debout. Debout.Jurons de venger notre morte !2Le travailleur n’a que ses doigts :Chaque siècle en passant l’outrage.Après les nobles, les bourgeois !Le salaire, après l’esclavage !Juin sanglant est ressuscité :On nous trahit à la tribune,Et Cavaignac est complétéPar Thiers écrasant la Commune.(refrain)3Ils ont adossé des enfantsContre les murs où l’on fusille ;Et les voilà tout triomphantsDe sauver l’ordre et la famille !Ils ont dans des coins inconnusTraîné nos morts sans sépulture ;Dans le massacre ils sont venusS’enfoncer jusqu’à la ceinture.(refrain)4C’est parce que Paris a faitMourir soixante-quatre otagesQu’ils ont déchaîné Gallifet :Ceux-là, c’étaient des personnages !Mais les trente mille damnésDont le ver boit les lèvres closesN’ont droit, sous les cieux étonnés,Qu’aux larmes de l’aube et des roses.(refrain)5Quand, à la caserne Lobeau,Retentissaient les mitrailleuses,Ils trouvaient glorieux et beauL’horrible travail de ces gueuses.Tous les épis furent fauchés ;Partout la mort clamait : J’arrive !Et les fronts se heurtaient, couchésDans un grand linceul de chaux vive.(refrain)6Ces jolis servants du drapeau,Pantins dorés, soudards en carte,Nous ont fait tenailler la peauPar les sbires de Bonaparte.Ils ont choisi pour nous jugerLes capitulés de la veille,Qui, souffletés par l’étranger,Gardaient le képi sur l’oreille.(refrain)7Et pourtant que demandions-nous ?Nous voulions, comme nos ancêtres,Ne plus tomber à deux genouxDevant le lâche orgueil des maîtres ;Nous voulions que la royautéNe vînt plus bâillonner nos bouches,Et nous voulions dans la citéGarder nos droits et nos cartouches.(refrain)8Vous qui fuyez quand a sonnéL’heure sainte des sacrifices,Rhéteurs au geste suranné,Républicains de pain d’épices,Laissez désormais par les fousCimenter l’œuvre politique !La Commune vaut mieux que vousElle a sauvé la République !(refrain)9Les cœurs s’ouvrent, l’aube descendAu charnier des guerres civiles ;L’Idée a mûri dans le sangQui coulait au pavé des villes.Nous saluons dans la clartéL’innocent retour des colombes,Et l’humaine fraternitéS’épanouira sur les tombes.(refrain)
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Ce que nous chantions en prison
Clovys
mercredi 11 septembre 2024, par
Texte de Clovys (1873). Sur l’air : « La Chant des ouvriers » de Pierre Dupont.
https://antiwarsongs.org/canzone.php?id=6013&lang=fr
<:paru_aussi :> : Coulonges, Georges. — La Commune en chantant. — Paris [France] : Éditeurs français réunis (EFR), 1970 (p. 210-212).
<disco|titre=1903|date=1971>