Debout les damnés de la terre !Les despotes épouvantésSentant sous leurs pas un cratère,Au passé se sont accolés.Leur ligne folle et meurtrièreVoudrait à l’horizon vermeilÉteindre l’ardente lumièreQue verse le nouveau soleil.refrainDebout, debout les damnés de la terre !Ceux qu’on écrase en les charniers humains,Debout, debout les forçats de la misère !Unissons-nous, Latins, Slaves, Germains.Que la troisième RépubliqueSe prostitue au tzar pendeur ;Qu’une foule extra lunatiqueAdore l’exterminateur !Puisqu’il faut que tout disparaitre,Peu nous importe ! C’est le fin,Partent les peuples en détresseS’éveillent se donnant la main.Bons bourgeois que César vous garde.César aux grands ou petits bras :Pape, République bâtarde ;Les tocsins sonnent votre glasRois de l’or hideux et féroces.Les fiancés que vous tuezDemain auront de rouges noces,Tocsins, tocsins, sonnez, sonnez.Les potentats veulent la guerreAfin d’égorger leurs troupeaux ;Pour cimenter chaque frontièreComme on consacrait les tombeaux.Mais il vient le temps d’AnarchieOù dans l’immense apaisement :Loups de France et de Sibérie,Loups humains, jeûneront de sang.
« Chant international » de Louise Michel. Sur l’air « Wach am Rhein ! »
Chanson parue dans Le Père Peinard, nº 246 (3-10 décembre 1893).