Rêve d’avenir

Sur la terre libre enfin

Peuple qui de grands mots vains

T’enivres ;

Loin de vous, bourreaux moqueurs

Qui n’avez rien dans vos cœurs

De cuivre ;

Sans lois, sans maîtres, sans Dieu,

Égaux et libres su lieu

De suivre…

Tous, enfants, femmes, barbons,

N’est-ce pas qu’il ferait bon

De vivre ?

 

Plus d’or, plus de dirigeants !

Le pouvoir, l’or et l’argent

Chimères !

Amis et non plus rivaux,

Nous n’aurions que des travaux

Sommaires,

Et partagerions, meilleurs,

Le franc rire et les douleurs

Amères ;

Les femmes, cœurs triomphants,

Seraient pour tous les enfants

Des mères.

 

Les hommes, en rangs épais,

Iraient vers l’auguste paix

Féconde,

Armée immense d’élus

En marche pour le salut

Du monde !

Fier soleil éblouissant,

Nouvelle lumière sans

Seconde,

Notre jeune humanité

Croîtrait, mirant sa beauté

Dans l’onde !

 

Hélas ! au lieu de ceci,

Nous n’avons que des soucis,

Des larmes ;

La misère est notre lot ;

Mais nous sonnons le grelot

D’alarme

Contre vous, les impudents,

Puisque voir grincer mes dents

Vous charme,

Contre vous, tas de bandits,

Avec nos deux poings brandis

Pour armes !

 

Tes derniers jours sont comptés,

Maudite société

Factice :

Hangar rongé par les rats,

Un beau soir tu crouleras,

Bâtisse !

Nous ne voulons plus demain

Qu’un seul petit être humain

Pâtisse ;

Mais la terre appartiendra

Toute à tous, et ce sera

Justice !