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Ballade communiste

anonyme

vendredi 14 octobre 2022, par claude

Texte anonyme (1897).
L’air pur que notre poitrine aspire
Ne connaît ni titre ni rangs,
Et donne à tout ce qui respire
Ses effluves indifférents ;
L’eau verte, au pauvre bougre errant
Comme au riche, offre la même onde ;
Et dans le ciel, en lourd torrent,
Le soleil luit pour tout le monde.
 
Mais la société vampire
Où, tassés comme des harengs,
Notre sort chaque jour est pire,
Sourde aux longs appels déchirants
Des spoliés et des souffrants,
Cette marâtre n’est féconde
Que pour les loups et les tyrans,
Le soleil, luit pour tout le monde !
 
À vous dont l’être entier soupire
Vers un avenir délivrant,
Qu’un même idéal vous inspire,
Laboureurs, mineurs, tisserands !
Contre le monstre dévorant
Qu’un seul cri, bientôt, monte et gronde.
Tout à tous ! Guerre aux conquérants !
Le soleil luit pour tout le monde.
 
envoi
Rois de la terre, vous les grands,
Arrière vos groins immondes !
Toi, frère affamé, viens et prends :
Le soleil luit pour tout le monde !

Paru dans Le Père Peinard, [2e série, nº 53 [du 24-31 octobre 1897]->https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/anarchismes/avant-1914/leperepeinard/1897/pere-peinard-serie2-1897-n053.pdf].