1Tout nous appartient en ce mondeOù le hasard nous fit surgir :Et les grappes qu’août fait rougir,Et les blés à crinière blonde,Et l’air bleui que nous aimons,Et le bon soleil et la brise,Et l’âcre odeur des goémons,Et la mer chantante qui grise !Nargue à qui prétend nous soumettre !Car nous n’avons, par la Sangdieu !Ni feu,Ni lieu,Ni Dieu,Ni Maître !Car nous n’avons, par la Sangdieu !Ni toit,Ni loi,Ni Roi,Ni Dieu !2Quand le printemps dit son poème,Les belles filles à foison,Se laissent choir sur le gazon,Dès que nous chuchotons « Je t’aime ! »Nous rions des péchés mortels,En bleuissant la chair des vierges,Car les talus sont nos autelsEt les vers luisant nos cierges !Nargue à qui prétend nous soumettre !Car nous n’avons, par la Sangdieu !Ni feu,Ni lieu,Ni Dieu,Ni Maître !Car nous n’avons, par la Sangdieu !Ni toit,Ni loi,Ni Roi,Ni Dieu !3Nous sommes les preux de la plèbe !Nous savons bien que le bonheurÉchappe aux doigts du travailleur,Tordu par certains sur la glèbe !Mourir de faim, en s’éreintant,Nous semble si lâche ironie,Que nous voulons prendre au comptantUn long crédit à l’agonie !Nargue à qui prétend nous soumettre !Car nous n’avons, par la Sangdieu !Ni feu,Ni lieu,Ni Dieu,Ni Maître !Car nous n’avons, par la Sangdieu !Ni toit,Ni loi,Ni Roi,Ni Dieu !
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Les
Libertaires : chant humanitaire [incomplet]
Decrept, Étienne
samedi 15 octobre 2022, par
Texte d’Étienne Decrept (1896). Musique de Jules Mévisto [Mévisto aîné].
Paru aussi in : Le Libertaire (1895-1899), nº 53 (13-19 novembre 1896), avec la mention « S’adresser, pour la musique, à Mévisto aîné, 41, rue des Martyrs, Paris. ».
Paru aussi — incomplète — dans Les Chansons du Père Peinard, [nº 2 (juillet 1897)].
Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 125).