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L’

Évangile du patron

Jouy, Jules

mardi 18 octobre 2022, par claude

Texte de Jules Jouy (1886) : « extrait des Cantiques du Capital, par M. Tolain ». Sur l’air religieux « Jamais tu n’en pourras trop faire ».

À mon ami Corréard

Honnête ouvrier de fabriques,
Sois toujours humble et toujours bon ;
Le travailleur mange des briques ;
Le patron suce du bonbon.
Pour l’aimer, pour le satisfaire,
Redouble d’efforts empressés :
Jamais tu n’en pourras trop faire / Tu n’en feras jamais assez ! (bis)
 
Pauvre ouvrier en redingote,
Que l’État traite en vrai bourreau,
Pour ne pas que l’on te dégote,
Trime pour ton chef de bureau.
Par son travail du ministère,
Le pauvre homme a les reins cassés
Jamais tu n’en pourras trop faire, / Tu n’en feras jamais assez ! (bis)
 
Toi qui déjeune sans vaisselle,
Avec du pain noir pour gâteau,
Dans la pleine ou sur le coteau.
Bon moissonneur, pousse une selle,
Ton maître y trouve son affaire :
Ses terrains en sont engraissés :
Jamais tu n’en pourras trop faire, / Tu n’en feras jamais assez ! (bis)

20 décembre 1886


Paru dans : Jouy, Jules. Les Chansons de l’année [1887] (Bourbier et Lamoureux, 1888, p. 15-16)

Il s’agit aussi du 29e titre de la série de chansons de Jouy reprises dans le le journal d’Émile Pouget, Le Père Peinard après le décès du chansonnier. Parue ici dans la (2e série, nº 105, du 23-30 octobre).

<:paru_aussi :> Jules Jouy, 1855-1897 : le "poète chourineur" / éd. Patrick Biau. — Sénouillac [France] : P. Biau, 1997 (p. 201).