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Sabottons !

Grandidier, Louis

mardi 18 octobre 2022, par claude

Texte de Louis Grandidier (1898).
Nous qui bâchons sans fin ni cesse,
Matin et soir, soir et matin,
Suant pour augmenter la caisse
D’un patron, soit juif, soit crétin,
Pour qu’a tout ça l’on mette un terme
Hardi les gars, sabottons ferme !
 
Pour arme nous avons la grève,
Mais, sitôt lâché le travail,
Sans argent, sana crédit, ou crève.
Vaincus ! faut rentrer art bercail,
Dans l’échec la revanche germe :
Hardi les gars, sabottons ferme !
 
Mieux vaut user du sabottage
Pour faire caler nos patrons ;
Pigez d’ici quel abattage
Quand au cul, tous, nous tirerons !
Au surtravail, il faut un terme :
Hardi les gars, sabottons ferme !
 
Patron, voici finir ton règne.
Ce n’est vraiment pus un malheur !
Il ne faut pas que tu te plaignes,
Car nous te coulons sans douleur.
Afin que tes vols aient un terme :
Tous en chœur, nous sabottons ferme !
 
Du sabot toge, la pratique
En jetant la perturbation
Dans l’usine, dans la boutique,
Hâtera la Révolution :
Et tous nous sabotterons ferme,
Sur les singes sans aucun terme !

Paru aussi in : Le Père Peinard, 2e série, nº 106 (30 octobre-6 novembre 1898)).

Crétin : chrétien.

Singes : patrons.