1Voici que s’amène l’Automne,Saison tocarde et monotone,Où les déchards sont pas rupinsCar l’eau trempe, leurs escarpins ;Dans leurs frusques le vent s’enfile,Gare aux pauvres qui la refilent !2Il fait pas bon quand ça brouillasse,Pour le ratte des sans-paillassesSur qui le ciel semble pleurer ;Leurs coudes peuvent effleurerLa croustille des devantures,Faut serrer d’un cran leurs ceintures !3D’aucuns logent en des cahutesOù par des trous le vent chahute ;Leurs mômes, sans protons, sans bas,Crèvent de froid dans ces casbahs,Et les mères, pauvres femelles,Pour les petits sont tans mamelles !4Des purotins, las de leurs peines,Un jour éclateront les hainesPour les détenteurs du pognon :Bien sûr qu’il y aura des gnons !Tous ces mecs là prendront la tasse,Sur leur lard se paiera la casse !
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Chanson d’automne
Grandidier, Louis
mardi 18 octobre 2022, par
Texte de Louis Grandidier (1898).
Paru dans Le Père Peinard, 2e série, nº 110 (27 novembre-4 décembre 1898)).