VBêtus de bleu, de rouge et d’or,Des hommes aux faces sinistres,Du Mal se sont fait les ministres,De par la raison du plus fort.Et tous ces spadassins à gages,Au saint nom de l’Autorité,Ont décimé I’Humanité.Ce sont Ire grands anthropophages !Toujours, pour des futilités,Ils ont, de sang, rougi la terre.Le peuple n’a su que se taireDevant leurs monstruosités ;Courbant le front sous les outrages,Croyant accomplir un devoir,Il fut conduit à l’abattoirPar ces hideux anthropophages.Donnez vos fils, ô travailleurs IEt les hardes utilitaristesAu profit des capitalistes,À Madagascar ou ailleurs,Pouvant s’offrir de beaux carnagesSèmeront partout, sans remords,La douleur, le deuil et la mort,En barbares anthropophages.Pourtant, on écrit tous les joursQue tous les hommes étant frères,Il nous faut détester les guerresDont les peuples souffrent toujours.Que cet ancestral héritageDisparaitra quand on voudraEt quand chacun se résoudraÀ n’être plus anthropophage.Bientôt se réaliseraLe beau rêve des libertaires,Le grand essaim humanitaireLibrement s’organisera.Jamais plus colères au ragesNe feront couler notre sang,L’ouvrier et le paysanNe seront plus anthropophages.
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Les
Antropophages [anthropophages]
Grandidier, Louis
mercredi 19 octobre 2022, par
Texte de Louis Grandidier (1898 ou 1899).
Paru dans Le Père Peinard, 2e série, nº 116 (8-15 janvier 1899).