Populo, craignant de mourir.Fit appeler pour le guérirDe sa dèche chronique,Les plus célèbres médecins,— D’aucuns disent les assassins ! —Du inonde politique.Par téléphone, un Prétendant— Prince énergique, mais prudent —Conservant les distances,Lui dit : « C’est un bon coup d’Étatqu’il faudrait, cher sujet, pour a-Bréger votre souffrance. »Le gros docteur OpportunardVers le pauvre accourut dar-darEt dit : « Tout n’est pas rose !Prenez, la vie comme elle vient…Si vous souffrez, d’autres vont bien !C’est déjà quelque chose ! »Un candidat très radical,Promettant bien mais tenant mal,Lui confia, bon apôtre :« Voles peur moi aux élections,Vous me mettrez en positionDe vous faire la vôtre… »Un patriote, homme éloquent,Et fort courageux… par moments,Lui dit : « Je sais vos peines,Mais la France en a plus encor !Il lui faut rendre tout d’abordL’Alsace et lu Lorraine. »Un gendarme qu’il consultaLui chanta : « J’ai du bon tabac… »Afin de le distraire…Un magistrat lui lut la loi !Un curé lui promit, ma foi,Le ciel après la ’Terre I…« Quand nous serons majorité,Lui dit un fougueux député,Collectiviste habile,On connaitra le vrai bonheur !Vous verrez ça, brave électeurDès l’an quatre ou cinq mille !… »Sur les drogues des charlatansPopulo bien tardivement,Concevait quelques doutes,Quand l’ayant entendu gémir,Un anarcho vint lui offrirDe partager sa croûte,…Il lui dit : « Pour guérir tes maux,Guéris-toi des gens à grands mots,Et vis sans rien attendreDes boniments de ces farceurs…On n’implore pas le bonheur :Mon frère, il faut le prendre ! »
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Populo et ses médecins
Georges-Georges
mercredi 19 octobre 2022, par
Texte de Georges-Georges (1899). Sur l’air « La Visite de charité ».
Paru dans Le Père Peinard, 2e série, nº 117 (15-22 janvier 1899).
Georges-Georges (pseud.) est présenté comme « le malfaiteur de la semaine ».