Au peuple, crevant de misère,L’Église, d’un ton solennel,Dit : « Plus on souffre sur la terre,Plus on est heureux dans le ciel. »Aux sermons mystiques du prêtre,Libertaires nous répondons :« Hommes libres nous ne voulons,Ni Dieu ni Maître. »Surveillons l’homme à sa naissance,Dans son cœur pétri de bonté,Qu’il n’entre d’autres croyancesQue l’amour de l’humanité.Il faut qu’il puisse reconnaîtreUn jour, dans la société,Le droit de vivre en libertéSans Dieu ni Maître.Avec les mots : Dieu, Loi, Patrie, vaillance, honneur,La noblesse et la bourgeoisieS’emparent de notre labeur.Ces grands mots doivent disparaîtreDevant ceux-ci : « Droit et Devoir »,Si nous ne voulons plus avoirNi Dieu ni Maître.Unissons-nous les uns les autres,Peuples blanc, rouge, jaune ou noir,Pour briser tous ces faux apôtresDont l’ignorance fait le pouvoir.Apprenons bien à nous connaître,Sachons librement discourir,Et nous vivrons clans l’avenirSans Dieu ni Maître.
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Ni Dieu, ni Maître
Monot, Hippolyte
samedi 22 octobre 2022, par
Texte et [musique ?] d’Hippolyte Monot (1896).
Chanson parue dans La Sociale nº 66 (9-16 aout 1896) avec comme surtitre « Dans le rue ».