1À quelques cents pieds sous terre,Courbé, ployé et sans lumière,Il faut travailler à pleins bras ;On souffre, on peine et l’on turbine,Ell’ vous tient comme des forçats,La mine !2On est plus mort que vivantDans cet enfer lugubre et béant,Où l’air meurtrier vous suffoque ;Pendant qu’on s’lamente et s’échine,Ell’ vous déchiquète comme une loque,La mine !3Pour cette pénible vie de galérien,On vous donne un os, un rien ;Aussi, à bout, votre corps décharnéS’affaisse se misère et crie : famine !Ell’ fait de vous un éternel damné,La mine !4On y bûche à perdre haleine,Et vos sueurs arrosent la veine ;Pendant ce temps, l’exécrable richardS’balade en manteau de pourpre et d’hermine,Sachant qu’ell’ lui fera son milliard,La mine !5On pass’ là l’existence entière,On vit et on meurt sous la terre ;Et quand éclate le grisou,Elle vous brise, la coquine,Et fait cent orphelins d’un coup,La mine !6Quand donc finira ma triste situation ?Sous peu, sans doute, ô Révolution !Clame : vengeance et justice aux vautoursQui, peste maudite, mauvaise vermine,Se gavent d’or que leur donne toujoursLa mine !
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La
Plainte du mineur
Herlant-Cogez, F.
samedi 12 novembre 2022, par
Texte de H. Cogez (1903 ?). Chanson ou monologue ?
Paru dans Le Réveil syndical (Lens & Hénin-Liétard), nº 1 (1903, 27 avr.).