Où va-tu, mineur, la pioche à l’épaule,La lampe allumée et l’air si joyeux ?D’où vient qu’à ta lèvre une chanson voleEt que la gaieté sourit dans tes yeux ?Je m’en vais content à la mine,Car j’ai ma femme à la maisonQui vient d’un seul coup, la mâtine,De me donner fille et garçon.Où va-tu, mineur, l’épaule courbée,La face amaigrie et l’air soucieux ?Par quoi ta pensée est-elle absorbée ?D’où vient que des pleurs emplissent tes yeux ?J’ai mes enfants qui crient famine,Ma femme qui meurt de chagrin.Et moi je m’en vais à la minePour,leur gagner juste du pain.Où va-tu, mineur, le front si farouche,Brandissant ton pic d’un air furieux ?Quels sont ces grands mots, jaillis de ta bouche ?De quel feu sacré flambent donc tes yeux ?Je suis las de courber l’échine,Las de mon écrasant labeur,Je prends la rue et non la mineCar je veux la mine au mineur
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Où va-tu ? Mineur
Lelièvre, Henri
lundi 14 novembre 2022, par
Texte de Henri Lelièvre (1903).
Texte inédit paru dans Le Réveil syndical (Lens & Hénin-Liétard), nº 26 (1903, 18 oct.).