Le pauvre s’affaisse sur la route,Les yeux las d’avoir cherché…Les pieds las d’avoir marchéEn quête d’un gîte et d’une croûte.Il dégringole dans le ruisseau ;Pour les enfants, c’est dimanche…Ils le tirent par la manche,Le sale, infect, ignoble pourceau.Les gens passent loin de la charogne !S’il fallait s’intéresserÀ tous et les ramasser !La nuit le dessoûllera, l’ivrogne…Et la nuit tomba. Et , le lendemain,On lit, fait divers qui navre ;Drames de la faim… cadavre…Ramassé sur le bord du chemin…
Le
Pauvre
Ajalbert, Jean
mercredi 28 décembre 2022, par
Texte de Jean Ajalbert (1891).
Paru dans : Ajalbert, Jean. — Femmes et paysages. — Paris : Tresse et Stock, 1891.
Paru aussi in : La Révolte : organe communiste-anarchiste. — Paris : 1887-1894. — Année 4, suppl. litt. au nº 41 (20 juin 1891)