Au camarade Henrius
1Nous sommes les cloches ventruesTelles des panses de bourgeois,Et nous résumons par les nuesMettant tout le monde aux abois,Nous sommes les cloches fameuses,Cloches que les faiseurs de versCélèbrent en rimes joyeusesAux quatre coins de l’univers.(refrain)Et digue din don !C’est nous les clochesQue l’on chante sur tous les tons !Pour des raisons plus ou moins fausses,On nous flanque à toutes les saucesCloches rouges, d’argent ou d’or,Quand y en a plus y en a encor !Et digue, din, don,C’est nous les clochesQue l’on chante sur tous les tons !2Par les campagnes et les villesAu gré de gas aux bras nerveuxMonstres d’airain toujours docilesNous sonnons tout ce qua l’on veut :Pour les vêpres et pour la messePour la crainte et pour le remords,Pour la joie et pour la tristessePour les vivants et pour les morts !3Nous avons sonne dans l’histoirePour le mensonge et l’équitéPour l’injustice, pour la gloire,Pour le crime et la libertéLe résultat : il faut à l’hommeDes fétiches et du galon,Après Thèbes, l’on trouve Rome,Après César, Napoléon !4None avons au sein des tueriesFait entendre nos grosses voixEt sauvé des tas de patries…Qui nous dira combien de fois ?Nous avons hurlé sans relâcheSur lés trônes à renverserMais la masse est partout si lâcheQu’il faut toujours recommencer !
Chanson « La Ronde des cloches », texte de Maurice Doublier, musique par Louis-Alexandre Droccos
Paru dans : La Chanson ouvrière : édition trimestrielle des œuvres des poètes et chansonniers du prolétariat (1905-1905), nº 1 (1905, mars).