À mes bons amis de la Libre-Pensée de Montmartre.
1Vers l’église où le torse en nageLe bedeau sonne à tour de brasLes fidèles du voisinageSe dirigent à petits pas.Par la plaine où le soleil dardeSes plus étincelants rayons,Chacun d’eux cancane et bavarde.Tout en traversant les sillons.(Refrain)Dig, din, don…Dig, din, don…Et digue, din, don,Dindes et dindons,La cloche au loin sonne la messe,Et digue, din, don,Dindes et dindons,C’est bien à vous qu’elle s’adresseEt digue, din, don,Dindes et dindons,Dépêchez-vous donc !2Bourgeoises pimbêches et sottes,Jeunes vierges en mal d’amant,Vieux tartuffes, vieilles dévotes,La bande s’enfle constamment.Allons, bons cagots, faites vite,Surtout n’allez pas oublierLorsque vous prendrez l’eau béniteLes troncs accrochés au pilier.refrain3Et quand vous serez à vos placesAgenouillés en le saint lieu,Vous pourrez, cuistres et paillasses,Implorer la grâce de Dieu.Il ne saurait être rebelleEn face d’aussi bons chrétiens.Son royaume leur appartient.refrain4Ô pauvres gens que terroriseL’incertitude de la fin ;Je me ris de votre sottise,De vos prêtres et du destin.Que la mort vienne tard ou vite,Cela m’importe peu, vraiment !La vie est courte, j’en profiteSans grimaces, tout simplement.refrain
Chanson « Le Langage des cloches », texte de Maurice Doublier, musique par Louis-Alexandre Droccos
Paru dans : La Chanson ouvrière : édition trimestrielle des œuvres des poètes et chansonniers du prolétariat (1905-1905), nº 2 (1905, juin).